Léa, femme de Jacob et les contes de fées

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Quel rapport avec la femme de Jacob, Léa et les contes de fées ? A priori aucun, mais inconsciemment j’en avais trouvé un… Et cela a bien malgré moi influencé mon interprétation de la Bible ! 

Comme beaucoup j’ai été influencé par les contes, Blanche neige, la belle et la bête, la belle au bois dormant, Aladin, la princesse au petit pois, la petite sirène (version Walt Disney) etc. Ce sont souvent des jeunes filles belles, d’une grande bonté et quasi parfaites qui sont jalousées par une méchante reine, un ennemi cruel. Et bien sûr il y a un beau jeune homme, un prince. Après plusieurs périphéries l’histoire se termine bien avec un beau mariage ou un amour éternel.

La plupart du temps, c’était un peu ça. J’étais d’ailleurs frustrée d’avoir la «  cassette vidéo » de la vraie histoire de la petite sirène, où elle meurt à la fin alors que dans la version de Walt Disney, cela se termine en mariage ! Mais aurai-je imaginé que ces contes aient une influence sur mon interprétation de la Bible…

Le conte de fée

Dans une histoire en particulier ces contes ont eu une influence : celle de Jacob et de ses deux femmes. Lors de mes premières lectures de ces passages, j’étais encore très jeune, loin d’être une adulte. Et voilà comment je lisais cette histoire :

Un homme amoureux, fort amoureux d’une belle jeune fille, Rachel. « Rachel était belle de taille et belle de figure » nous dit Genèse  29.17 version LS. Jacob travaille pour avoir le droit de l’épouser pendant 7 ans…  Quel amour, quel sacrifice, on aurait pu en faire un conte de fée, un roman ou un film romantique. Mais le beau père donne à Jacob le jour du mariage sa première fille, Léa. Jacob le découvre trop tard après leur première nuit ensemble. Finalement le père lui donne sa bien aimé Rachel une semaine plus tard mais il devra travailler encore 7 années pour elle ! Il devait vraiment l’aimer.

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L’histoire ne s’arrête pas là, Léa la mal aimée, se console en donnant des enfants à son mari, peut être m’aimera t-il dit-elle… A chaque nouvel enfant l’espoir renaît d’être enfin aimé de son mari. Rachel rejoint cette guerre en essayant aussi d’avoir des enfants. Je ne rentre pas dans les détails mais au final Rachel reste la préférée de Jacob, celle qu’il a toujours aimé et pour qui il a travaillé 14 ans. 

En lisant cette histoire, j’ai automatiquement décidé que la gentille, l’héroïne c’était Rachel, c’était la préférée de Jacob, c’était celle qu’il aimait, de sur c’était elle « la princesse », « l’élue » ! Léa était la malheureuse, qui s’était retrouvée entre la belle et son prince et qui voulait l’amour de son mari, qui au fond ne l’avait pas choisi. La Bible dit que Rachel était belle, tout comme Sarah et Rebecca avant elle. La beauté c’est ce qu’on retrouve aussi chez toutes les héroïnes, non ?!

La réalité…

Mais entre temps j’ai grandi spirituellement, et cette histoire me posait problème.  En fait tout n’était pas aussi simple. Il y a des détails de l’histoire qui ne cadraient pas avec mon conte de fées tout lisse :

  1. Dieu voit que Léa n’est pas aimé donc il la rend féconde et lui donne des enfants : Seigneur serais-tu complice de cette femme qui essaie de se mettre entre Rachel et Jacob, entre la princesse et le héros ? Bizarre…
  2. Rachel vole les faux dieux de son père, et ment pour couvrir son vol. Mais bon personne n’est pas parfait, non ?
  3. Rachel n’arrive pas à avoir d’enfant, envie sa sœur et dit à son mari : « donne moi des enfants où je meurs ! » Humm elle à l’air d’avoir un sacré caractère, c’est une phrase assez forte ! Les héroïnes, celles qu’on prend en exemple sont belles mais aussi généreuses, intègres, elles ont un beau caractère etc. Rachel n’a pas l’air de craindre Dieu, elle à l’air plus attaché aux idoles de son père Laban.
  4. Autre fait important, dans la grotte du champ de Makpéla sont enterrés Abraham et Sarah sa femme, Isaac et Rebecca sa femme, Jacob et sa femme Léa… (Gen. 49.31). Rachel est enterrée en cours de route quand elle meurt sur le chemin d’Éphrata. Je ne dis pas qu’il y a forcement des signes à voir partout mais dans un bon film c’est Rachel qui aurait été enterré avec son mari et Léa au bord de la route. 
  5. La Bible cite les deux femmes comme étant celles qui ont bâti la maison D’Israël en donnant naissance aux 12 fils de Jacob. Léa n’est pas une femme de seconde zone et Rachel n’a pas le rôle principal, elles sont citées ensemble. (Ruth 4.11)

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Léa  n’était pas une femme qui cherchait à récupérer le mari d’une autre. Elle n’a rien demandé ! Elle a sans doute obéi à son père Laban. Maintenant qu’ils sont mariés elle aimerait que son mari l’aime aussi tant qu’à faire. Mais les enfants qu’elle met au monde avec lui n’ont pas l’air de changer les choses.

En fait cette histoire n’a rien à voir avec les contes de fées, mais c’est plutôt la vraie vie. Que des personnages imparfaits, pécheurs comme tous les hommes. Laban trompe son futur gendre, l’exploite… Jacob, lui, n’a pas demandé à avoir 2 femmes. Il  puni peut être Léa »d’être là ». Léa, elle, est obligée d’être là, obligée d’être la femme de cet homme qui ne l’aime pas. Rachel ne fait rien pour arranger la situation, au contraire.

Vous l’aurez compris il n’y a pas à chercher un héros,  à chercher à qui on pourrait bien s’identifier dans cette histoire. Naturellement, presqu’inconsciemment, nous cherchons à nous identifier à quelqu’un quand nous lisons un livre ou quand nous regardons un film, une série. Nous cherchons en quoi cela nous rappelle notre vie ou nos aspirations, ce que nous aimerions vivre comme tel personnage. Ou au contraire, nous pouvons nous dire que nous n’aurions jamais fait ce choix là. L’erreur serait de faire la même chose en lisant la Bible. Oui il y a des modèles à suivre dans la Bible. Mais parfois dans une histoire nous devons surtout comprendre ce que Dieu veut nous enseigner.

Les choses de la vie ne sont pas aussi lisses que dans les histoires. Alors j’ai regardé différemment Léa. Dieu n’oublie pas ceux qui sont dans la détresse, il voit la peine de Léa et intervient en lui donnant des enfants. 

Dieu ne choisi pas les gens comme nous on les choisi. Malgré les erreurs, la méchanceté, l’indifférence et les manigances des hommes, Dieu en fait ressortir quelque chose de bien, de bon. Léa ne voulait sans doute pas se retrouver au milieu de tout cela. Mais elle a eu une grande grâce : elle donna naissance, entre autre, à Juda, l’ancêtre du roi David qui est une figure du messie. Juda est aussi l’ancêtre de notre messie Jésus-Christ, le Roi des rois. Dieu est plus grand que toutes les manigances des hommes. 

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Maintenant en méditant sur Léa, je pense à toutes les personnes qui dans la détresse soupirent après Dieu. Je pense à moi aussi. Dieu, pour sa gloire, transforme des situations difficiles, et nous pouvons nous employer à regarder les choses comme lui il les voit dans nos vies.

Maintenant je ne vois plus Léa comme la délaissée mais comme celle qui en mettant au monde son 4e fils Juda dira : « cette fois ci je louerai l’Eternel ! » (Juda veut dire célébré, loué…) Nous pouvons nous aussi dans les circonstances difficiles, regarder à Dieu et dire cette fois-ci je louerai l’Eternel !

(Vous pouvez lire l’histoire en entier à partir du chapitre 29 du livre de la Genèse.)

 

Et vous ? Des choses influencent votre interprétation de la Bible ? Avez-vous des enseignements à tirer de cette histoire de Léa et Rachel ?

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