Comment voir le célibat ?
Comment voir le célibat ? Pourquoi cette souffrance-là est si difficile à évoquer ? Pourquoi, quand on se décide à en parler, engendre-t-elle des débats aussi enflammés ? Isaline, à travers cet article, nous propose une belle réflexion sur le célibat ! Bonne lecture 🙂
Vous trouverez pas mal d’articles sur le célibat sur les sites, blogs, journaux destinés à un public chrétien. Pas autant que sur le mariage, mais beaucoup. Ces articles qui parlent du célibat sont souvent écrits à destination des célibataires eux-mêmes, et les invitent à voir plus loin que la frustration de leur état présent, à faire confiance à Dieu, à adopter une bonne attitude, à ne pas tomber dans l’amertume… Ce sont de bons conseils. Mais quand on souffre, qu’on se sent seul, rejeté par une personne qui nous plaît, ou méprisé par les autres, les bons conseils ne sont pas toujours faciles à accepter. Même venant d’un ami ou d’une personne sage et bien intentionnée. C’est difficile d’écrire sur le célibat parce que le sujet est tellement sensible.
Au risque d’enfoncer une porte ouverte, peut-on se poser cinq minutes la question : pourquoi est-ce un sujet aussi sensible ?
Les gens en souffrent, certes. Mais ce n’est pas la seule source de souffrance dans la vie terrestre, et d’une façon générale on n’a pas trop de problèmes entre chrétiens à parler de la souffrance – en parler c’est une chose, l’accepter c’en est une autre, certes. Mais en parler, ça va, on y arrive.
Pourquoi cette souffrance-là est si difficile à évoquer ? Pourquoi, quand on se décide à en parler, engendre-t-elle des débats aussi enflammés ?
Je crois qu’on a du mal à regarder le célibat en face, avec le regard de Dieu. Son propre célibat, si on est concerné, ou celui des autres. Ça nous fait peur. Comment un Dieu bon peut-il nous laisser dans une telle misère affective ? On pense au récit de la création de l’homme, en Genèse 2, et on se répète « il n’est pas bon que l’homme soit seul », c’est Dieu qui l’a dit ! Pourquoi alors ne donne-t-il pas à chacun une compagne ou un compagnon ?
Trois réponses, qui se cumulent :
- Aucune des choses « bonnes » de la Création ne peut être parfaitement vécue par tous les hommes dans le monde que nous connaissons tant qu’il est marqué par le péché
- Dieu peut volontairement nous placer dans des conditions plus difficiles pour nous éprouver et nous apprendre à marcher en nous appuyant sur Lui seul
- Concernant le célibat spécifiquement, l’enseignement du Nouveau Testament ne nous permet pas d’affirmer que le mariage est nécessairement un meilleur état pour l’homme que le célibat.
Oh, pourtant, on aimerait bien le trouver, ce verset qui dirait que le mariage est forcément meilleur pour nous. On aimerait bien s’y cramponner comme à un fétiche (et c’est un peu ce qu’on fait avec Genèse 2) et se persuader que Dieu nous donnera « ce que notre cœur désire » (tiens, un autre verset qui joue parfois le rôle de fétiche, en Jérémie 29, 11).
Quel est le problème ? Je ne suis pas assez calée en théologie pour apporter une réponse complète sur ce sujet, mais mon expérience personnelle me conduit à penser qu’on a fait du mariage, de la vie en couple, une idole, un des buts ultimes à rechercher sans lesquels la vie sur terre ne vaut pas la peine d’être vécue. La culture dans laquelle nous baignons, même si elle est très critique par rapport à l’institution du mariage, place la vie de couple, les sentiments amoureux, sur un piédestal. Et nous, chrétiens, nous avons bien du mal à ne pas nous laisser entraîner par ce raz-de-marée culturel.
Si on plaçait les choses au bon endroit, pourtant, si on donnait à Dieu sa juste place dans nos vies, si on lui ouvrait notre cœur, on comprendrait sans doute que ce besoin pressant d’être connu, compris, accepté, aimé, soutenu, plus jamais seul, ce besoin pointe vers Lui. Et ne sera pleinement comblé que dans la vie éternelle lorsque nous serons « pour toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4,17).
Pourquoi le célibat est-il si piètrement considéré dans nos églises ? Comme une situation peu enviable, ou forcément transitoire, en tout cas pas un état auquel aspirer… Peut-être que l’existence même du célibat, de ces personnes à qui il semble « manquer quelque chose » (ou plutôt quelqu’un) nous renvoie à l’imperfection de notre état présent, sur terre, dans l’attente de l’accomplissement de toutes les choses promises, au milieu d’un monde encore soumis au péché et à toutes ses conséquences. Nous aimons regarder à nos familles heureuses et unies, aux mariages puis aux enfants, petits-enfants. Nous aimons – et c’est naturel – reconstituer autour de nous quelque chose qui nous parle du ciel, d’un bonheur parfait, protégé. Nous remercions le Seigneur pour nos familles et nous prions pour qu’il les préserve et les bénisse, pour que les jeunes se marient, que des enfants naissent, puis grandissent bien, et devenus adultes se marient à leur tour et ainsi de suite. Les célibataires ne rentrent pas bien dans ce schéma. Ils sont la dissonance dans l’accord parfait. Bon, les divorces et les deuils, les stérilités et les maladies, aussi, mais le célibataire… il a quelque chose de spécialement incompréhensible et frustrant.
Pourtant si on recule de quelques pas pour remettre les choses en perspective, les biais de notre perception sont bien présents. Je n’accuse personne : je suis la première à avoir ce biais dans ma vision de mon propre état de célibataire et de celui des autres autour de moi. Instinctivement, j’ai tendance à penser qu’on est forcément « mieux » quand on est en couple. On peut faire face à d’autres problèmes, certes, mais un besoin fondamental est comblé, et sur cette base de vie on peut édifier le reste. Non ?
Non… En l’écrivant je vois à quel point ce raisonnement est bancal. Le seul fondement solide sur lequel édifier sa vie, c’est Jésus ; c’est la seule base qui ne peut pas nous faire défaut. A considérer le mariage comme un élément si central de la vie, et même, souvent, comme un « préalable » à beaucoup d’autres choses, il me semble qu’on lui donne une place trop importante, qu’il n’aurait jamais dû occuper. En lui donnant une place si importante, on nourrit notre insatisfaction à tous : célibataires à qui il « manque quelque chose », et couples mariés aussi, lorsque le mariage n’apporte pas toute la satisfaction qu’on en attendait, ou bien est plus difficile que prévu à faire fonctionner.
Donc ce que j’aimerais vous laisser sur le cœur, c’est cette supplication pour une place plus juste du mariage et du célibat dans notre inconscient collectif. J’y vois plusieurs avantages concrets pour notre marche chrétienne, en communauté et personnellement :
- se protéger de l’insatisfaction qui naît d’attentes trop élevées vis-à-vis de son conjoint ou futur conjoint,
- épargner aux jeunes la pression sociale qui vient lorsque la culture familiale ou d’église manifeste que la normalité, c’est le couple, et éviter ainsi qu’ils s’engagent précipitamment dans des relations pour échapper à cette pression, ou même qu’ils quittent l’église à cause de cette pression,
- mieux considérer et donc mieux accueillir l’étranger à l’histoire familiale compliquée,
- encourager les personnes à s’investir dans la communauté non pas comme un pis-aller parce qu’ils n’ont pas de famille mais comme un privilège, et restaurer ainsi la place et la dignité des adultes célibataires dans l’église.
Que le Dieu de toute grâce nous aide à voir comme lui voit et à aimer comme lui aime.
Et vous ? Comment voyez vous le célibat ? Quelle place a pour vous le mariage ?
Article écrit par Isaline du blog HillsongNutella
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Meli
mars 1, 2017 @ 12:43 pm
Hey Isa! Super article! C’est vrai que souvent on voit le célibat comme moindre que le mariage. Je me rappelle, il y a qqs années au camps on en avait un peu parlé (peut-être tu ne te rappelles pas trop). Tu m’avais dit que c’est normal de vouloir se sentir entourée et aimée. En lisant cet article ça m’as bcp touché le fait que oui, notre fondation est sur Jésus et que Jésus nous comble de son amour…
Isaline
mars 1, 2017 @ 9:46 pm
Salut Meli 🙂 je ne m’en souviens pas en détail mais c’est clair qu’on en avait beaucoup parlé en camp… C’est important d’en parler quand on est ado, d’avoir une vision juste, et c’est aussi en pensant aux ados que j’ai écrit ce texte. Merci pour ton retour !
Prislaine
mars 1, 2017 @ 2:43 pm
Slt, article très profond. Le célibat n’est pas une maladie.
Mon petit témoignage, j’ai grandi dans l’Eglise et très jeune je voyais déjà certaines aînées parler du célibat et surtout me donner l’impression que c’était une situation à ne pas vivre pour une femme. Et sans qu’elles le veuillent elles m’ont mis la crainte de ne pas me marier. Les années ont passé et aujourd’hui j’ai 26 ans et j’avoue que je ne réalise pas toujours que je suis « célibataire » parce que j’ai passé ma vie (en tout cas une bonne partie déjà) avec le Seigneur. Mais, les gens autour et même ma famille m’a aidé à comprendre mon statut, j’ai appris que je suis célibataire (rire!). Malheureusement, les questions qu’ils ne fallaient pas se poser, les inquiétudes qu’ils ne fallaient pas avoir ont miné un moment mon ciel bleu. Mais j’ai très vite compris que cela n’allait pas me faire du bien. J’ai demandé au Seigneur de m’aider et surtout que je veux vivre pour lui et avec lui. Si dans son plan, il me voit marier avec joie j’y rentrerai et si c’est pas le cas, je continuerai de bénir son nom.
Que Dieu nous aide, nous ne devons pas être malheureuse parce que nous ne sommes pas mariées.
Aussi, j’avais une question, pensez-vous que les chrétiens (hommes) se font autant de peine sur leur état de célibat que les sœurs? J’ai l’impression que les hommes ne vivent pas cet étape comme les sœurs. J’aimerais que vous m’apporter vos impressions.
En Christ,
Prislaine
Isaline
mars 1, 2017 @ 9:53 pm
Merci Prislaine pour ton témoignage ! Non ce n’est pas une maladie.
En ce qui concerne les hommes, je crois pour en avoir discuté avec plusieurs qu’ils vivent les choses un peu différemment, peut-être que la pression sur eux est un peu moins clairement exprimée, peut-être aussi qu’ils y sont moins réceptifs, un peu des deux sans doute, mais de la même façon que toutes les femmes ont des ressentis différents, il ne faudrait pas non plus croire que tous les hommes réagissent pareil parce qu’ils sont des hommes. Je ne prétends ni parler au nom de toutes les femmes ni comprendre ce que ressentent tous les hommes. Je plaide en revanche pour plus de délicatesse dans nos rapports à tous.
sheila
mars 2, 2017 @ 1:45 pm
Bonjour , il y a beaucoup d ‘hommes chrétiens (en tout cas, la plupart de ceux que je fréquente en tant qu’ amis ) ne vivent pas bien leur célibat, ils ne voient pas cela comme un privilège. Mais ce qui les différencient en quelques sorte de nous, c ‘est qu’ ils ne sont pas tellement oppressés par leur famille ou autres , comme on pourrait l ‘être. Ils se découragent eux-même en voyant les autres (garçons) en couple et eux non…
sarah
janvier 2, 2020 @ 3:21 pm
Bonjour, ce blog est très interressant et remercie le Seigneur pour ce temps que je passe à découvrir et à découvrir maintenant. Aussi pour répondre à Prislaine, je pense effectivement que les hommes n’ont pas la même préoccupation. j’ai l’exemple de mes fils Chrétiens qui malgré des études brillantes et emplois très bons ne pensent qu’à servir d’abord le Seigneur. Il s’agit pour eux de ne pas se tromper. Car le mariage est une VIE.
Pepscafe
mars 1, 2017 @ 5:42 pm
Bonjour !
Et merci pour ce très bon article, très édifiant, sur le sujet !
Je retiens notamment ceci : « Les célibataires ne rentrent pas bien dans ce schéma. Ils sont la dissonance dans l’accord parfait. Bon, les divorces et les deuils, les stérilités et les maladies, aussi, mais le célibataire… il a quelque chose de spécialement incompréhensible et frustrant ». Surtout si le célibataire affirme être « un célibataire heureux » et donc non conforme aux standards de ce que serait « une vie heureuse, réussie ». C’est pourquoi il conviendrait peut-être mieux de parler, non pas « du » célibat, mais de « célibats » ou « des » célibats, car il y a plusieurs façons de vivre le célibat.
Ceci dit, au risque de « casser l’ambiance », mais ceci dit sans condamnation, nous pouvons considérer « objectivement » que le récit biblique présente le célibat clairement « comme une malédiction ». Pourquoi cela ? Parce que l’humain n’est à l’image de Dieu que dans une complémentarité homme/femme (« il les créa mâle et femelle », cf Gen.1), et dans la mesure où l’humain est le fruit d’un attachement de conjoint masculin à conjoint féminin (Gen.2). Il s’agit donc d’une réalité spirituelle avec une facette biologique, si l’on préfère…
On notera que les seuls passages où le célibat est valorisé, dans les Ecritures, se trouvent dans les écrits de Paul qui prônent de ne pas se marier. Mais il convient de tenir compte du contexte, me semble-t-il (la situation de l’église de Corinthe. Cf 1 Cor.7v9, par ex). D’autre part, le même Paul souligne clairement combien il est absurde de promouvoir le célibat en soi (1 Tim.4v1-3).
Il conviendrait donc de distinguer le « célibat imposé » du « célibat subi ». Pour certains, blessés et ayant échoué à créer un couple durable, le célibat est une souffrance, parce que subi. Et cette souffrance confirme bien que le célibat est, en fin de compte, une « malédiction ». Ceci dit, encore une fois, sans condamnation, ni jugement.
D’autre part, tu soulignes le piège de l’idéalisation du mariage, vu comme « une fin en soi » et avec l’attente du « prince charmant » ou de « la belle au bois dormant ». Sans oublier « la pression sociale » dont tu parles, ainsi que la pression de la sexualité, ou encore les précédentes relations non réglées…soit autant de « handicaps » à l’accession d’une conjugalité « normale ». On devine les blessures, liées notamment aux rêves trompeurs ou aux « conseils » plus ou moins intentionnés. C’est pour cela que le célibat imposé est vu comme « une doctrine de démons », comme dit Paul à Timothée. Mais certains finissent par se résoudre au célibat, en se persuadant que leur célibat est choisi.
A ce propos, ceux qui ont l’expérience dans l’accompagnement des célibataires estiment que le célibat dit « choisi » serait plus le fruit d’une reconstruction a posteriori (soit une recomposition du récit de sa propre histoire pour la rendre supportable). Je suis preneur pour d’autres témoignages, mais là aussi, je crois que Dieu est puissant pour guérir, y compris dans ce type de situation. Et c’est aussi notre rôle, dans l’église, d’accueillir et d’accompagner les blessé-e-s, les souffrant-e-s, pour les relever et leur rendre leur honneur, en exerçant notre ministère de guérison, au nom de Jésus.
Bien fraternellement,
Pep’s
Isaline
mars 1, 2017 @ 10:01 pm
Salut Peps, je ne crois pas que le célibataire heureux soit moins perturbant pour les autres, en tout cas pour moi je trouve ça toujours chouette de voir des personnes épanouies dans leur état présent, alors que la souffrance du célibat visiblement vécu comme un fardeau me peine toujours beaucoup, et pourrait presque pousser à désirer par dessus tout que cette personne se marie pour ne plus être témoin de cette souffrance perturbante… Dans ce cas on pourrait faire un parallèle avec notre attitude face à la maladie de nos proches.
Quant au célibat imposé je dirais que cette situation n’est plus vraiment d’actualité dans nos églises, justement.. Au contraire on a édicté le mariage en norme, on est loin de glorifier le célibat !
Pep's café
mars 3, 2017 @ 11:38 am
Bonjour Isaline,
Merci pour ta réponse et tes remarques. Je suis content de te lire à nouveau !
Concernant le « célibat imposé », effectivement, si « l’on n’impose pas le célibat » en tant que tel, notamment dans nos assemblées, l’on peut « s’imposer » le célibat, parce que, croit-on, « l’on n’a pas trouvé le partenaire idéal ». C’est dans le cas « dans le monde ». Et dans l’Eglise ?
« La souffrance du célibat visiblement vécu comme un fardeau me peine toujours beaucoup, et pourrait presque pousser à désirer par dessus tout que cette personne se marie pour ne plus être témoin de cette souffrance perturbante… »
Tout à fait. Et c’est pour cela que nous sommes appelés à manifester la compassion de Dieu, dans notre démarche d’accompagnement de ceux qui souffrent. Tu en parles très bien dans ton article. Et comme tu le dis aussi très bien, l’on « pourrait presque pousser à désirer que…cette personne se marie ». Mais est-ce que cela « rendrait service » à ladite personne ? (Je pense que tu es consciente que non) L’accompagnement n’aurait-il pas plutôt une autre finalité, avec une autre « priorité », dans ce cas présent ?
Nicolas
mars 1, 2017 @ 11:15 pm
Bonjour !
Et bien je suis justement un homme de 39 ans, célibataire, marchant avec le Seigneur depuis plus de 20 ans.
Je suis d’habitude très méfiant avec les articles « chrétiens » sur le célibat, mais je salue cet article-ci et je suis parfaitement en accord avec le propos, qui est tout à fait conforme à l’Esprit et aux Ecritures. Que le mariage soit une composante du plan général de Dieu, c’est certain, mais Sa volonté pour chacun ne se limite pas au mariage, et la vie sentimentale n’a pas pour but de devenir cet objet d’idôlatrie qu’elle est devenue et que tu définis extrêmement bien (« pas de vie sentimentale = pas de bonheur »).
Par ailleurs, les Ecritures le disent très bien : « nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous » (1 Jean 3:16). Nos besoins affectifs les plus profonds ne peuvent être satisfaits qu’en Lui, et Dieu a d’ailleurs créé ces besoins précisément afin de les satisfaire Lui-même. Il est bon de se rappeler, y compris par Genèse 2, que Dieu n’a pas créé l’Homme dans le but de lui donner un conjoint, mais qu’Il l’a créé (homme et femme) d’abord POUR LUI – pour que l’homme et la femme soient pour Lui des habitations vivantes, des temples vivants où Lui est aimé et chéri.
Quant au verset tant utilisé « il n’est pas bon que l’homme soit seul… », on est très doué pour le couper en deux, et « oublier » son autre MOITIE, justement : « … je lui ferai une AIDE, qui sera son vis-à-vis ». Une aide pour quoi ? pour cultiver le jardin, et ainsi accomplir le service que Dieu avait confié à l’homme. En d’autres termes, le 1er but que Dieu assigne au mariage, ce n’est pas notre propre satisfaction personnelle : c’est que le Seigneur soit servi correctement ! 🙂
Tout ça n’enlève bien évidemment aucune valeur au mariage, à sa beauté, ou à sa portée spirituelle. Mais c’est bien de se rappeler que, dans la Nouvelle Alliance, le célibat n’est pas mentionné que par Paul : c’est le Seigneur Jésus lui-même qui en parle en premier, en rappelant que pour certains (pas tous) c’est « pour le Royaume de Dieu » (Matthieu 19:12)… et il précise que tout le monde ne parvient pas forcément à comprendre cette réalité…
Dans tous les cas, que Dieu bénisse tous ceux et celles qui le servent avec un coeur entier et qui s’attachent à Lui, et qu’Il nous fasse grandir dans la connaissance de Sa volonté, qui est bonne, agréable, et parfaite ! 😉
Isaline
mars 2, 2017 @ 7:36 pm
C’est fort bien parlé ! Merci !
Emmanuel
mars 2, 2017 @ 4:36 pm
Bonjour.
Que de chose ont été dite sur le témoignage de notre soeur et c’est la preuve que le sujet et important. J’ai lu et compris tout vos point de vue qu’il spirituel ou non.je suis un homme de 50 ans et je subit mon célibat ce n’est pas un choix. Choisir ce midi de vie n’enlève rien non plus à toutes ses émotions qui nous assaille. Je n’ai que du regret de n’avoir pas pu avoir la vie que j’ai rêver.. Ma réalité aujourd’hui et que je suis un pauvre type dans tous les sens dy thermes. M’as douleur ne viens pas uniquement de ma solitude mais de ce sentiment d’échec permanent de n’avoir pas pu évoluer vers une vie plus complète. On auras mettre tout les arguments spirituel en opposition le résultat et le même. La vie et plus intéressante lorsqu’on la partage au quotidien avec quelqu’un. On grandit plus vite on s’écoute moins car on sais que quelqu’un d’autre dépend de nous. Quand on est seul on est seul. Finalement les seules personnes a qui sa pose un problème sont les couples et ceux qui on une vie de famille. La seul solution et de donner un véritable sens à cette vie de célibat. Que les églises commence à faire une véritable place aux célibataire et on commenceras à vivre autrement.
Aller bon courage à tous.
Emmanuel qui cherche désespérément à partage sa vie et celle de quelqu’un d’autre.
Pep's café
mars 3, 2017 @ 11:49 am
Merci Nicolas, pour ton témoignage et tes réflexions édifiantes !
Et merci à toi, Emmanuel, pour ton partage touchant et ce témoignage de ce que ta « douleur ne vient pas uniquement de (ta) solitude mais de ce sentiment d’échec permanent de n’avoir pas pu évoluer vers une vie plus complète ». Déjà, ce (je souligne) sentiment d’échec, même s’il est sincèrement vécu et même s’il est réel en toi, n’est…qu’un sentiment. Il ne correspond pas à la réalité, c’est-à-dire à ce que Dieu déclare de toi, en tant que croyant (je suppose que tu connais Jésus comme ton sauveur et ton seigneur) et « fils »(adoptif) de Dieu (cf Jean 1, 1 Jean, Ephésiens 1….). Ni à ce qu’il veut pour toi.
Et Dieu t’aime. « Toi », personnellement. Il t’a d’ailleurs « fait », personnellement, avec beaucoup de soin et d’attention, et d’amour, en te « modelant ». Il t’a fait corps, âme, esprit, et t’appelle à venir à lui, « si tu as soif », pour « boire », non seulement pour que ta soif soit satisfaite, mais aussi pour être comblé, jusqu’à en déborder (Jean 7). Jésus est d’ailleurs venu pour te donner la vie et « la vie en abondance » (Jean 10)
Sinon, comme tu le dis si bien – et je ne sais pas si l’on peut parler de façon définitive, dans ta situation, de « seule solution », qui serait limitée au seul célibat – il est essentiel de découvrir que ta vie a un sens. Et ce sens, c’est Jésus qui te la donne. Lui-même a dit que « la vie éternelle, c’est de connaître le Dieu véritable »(Jean 17v3), voit de vivre une relation personnelle avec un Dieu relationnel.
Et effectivement, l’important, pour les églises, est de vivre une véritable culture d’accueil, en faisant « une véritable place (notamment) aux célibataires » et oui, nous commencerons « à vivre autrement ».
Bien à toi et bien fraternellement,
Pep’s
Isabelle
mars 2, 2017 @ 6:46 pm
Pep’s écrit que le célibat serait une malédiction « Parce que l’humain n’est à l’image de Dieu que dans une complémentarité homme/femme ». Pourtant Jésus était (aussi) pleinement homme !
Merci beaucoup à Nicolas pour son éclairage.
Que les célibataires soient bénis pour tout ce qu’ils apportent au monde.
Et merci à Ludivine d’avoir invité Isaline.
Amitiés. Isabelle
Pep's café
mars 3, 2017 @ 11:43 am
Bonjour Isabelle,
Effectivement, le célibat est « une malédiction », non seulement « parce que l’humain n’est à l’image de Dieu que dans une complémentarité homme/femme », mais aussi parce que Dieu a déclaré, dès le commencement, qu’ « il n’est pas bon » que l’homme soit seul. Isaline fait allusion à cela au début de son article.
Je comprends que cela puisse choquer, mais ceci dit, une fois de plus, comme un constat (et il est important d’en être conscient, pour mieux comprendre la raison de cette souffrance d’être seul) et non comme une condamnation. A noter que, avant de me marier, j’ai aussi été célibataire longtemps (je suis quarantenaire), et que je comprends parfaitement ce que cela représente.
« Pourtant Jésus était (aussi) pleinement homme ! »
C’est vrai. Cette question est complexe et pas évidente. Mais Jésus a aussi « une épouse », l’Eglise, soit l’ensemble des croyants en Christ (cf Eph.5), avec laquelle il a une alliance.
Ce qui fait que l’on ne peut pas dire, individuellement, pour une femme, que l’on « serait mariée à Jésus ». D’autre part, il « n’est pas seul », puisque le Dieu véritable, le « Dieu Trine », est « Père, Fils, Saint-Esprit », modèle de la relation et de la communion parfaite.
Evidemment, je ne prétends pas « épuiser » la discussion ainsi. Le sujet est tellement riche et complexe ! Mais c’est ensemble que l’on cherche, avec l’espérance de trouver !
Fraternellement et que le Seigneur te bénisse,
Pep’s
Isaline
mars 4, 2017 @ 3:06 pm
Il est certain que le sujet est vaste et qu’on n’en effleure qu’une partie ici. Pour ma part, je ne considère absolument pas le célibat comme une malédiction, j’espère que mes mots ne donnent pas cette impression. Il peut être vécu comme une épreuve, c’est souvent sous cet angle qu’il est abordé, mais pas obligatoirement, et dans certaines circonstances et avec une compréhension éclairée par l’Esprit, je crois qu’on peut venir à le considérer de façon équilibrée : c’est un état de vie comme un autre, qui comporte ses difficultés et ses joies.
On ne peut à mon sens pas inférer de Genèse 2 qu’il n’est pas bon que l’homme soit célibataire : la solitude est une notion beaucoup plus large que simplement l’état matrimonial. J’espère que c’est plus clair comme ça 🙂
Pep's
mars 6, 2017 @ 3:56 pm
Hello ! Merci ta réponse !
Et loin de moi l’idée de trahir ta pensée ! J’espère que tu comprends la mienne, ainsi que l’esprit de mes propos. Sinon, effectivement, l’on peut reconnaître que le célibat « peut être vécu comme une épreuve – c’est d’ailleurs souvent sous cet angle qu’il est abordé ».
Mais pourquoi est-ce une épreuve ? « Pourquoi, si c’est une (« simple ») épreuve, le sujet est-il aussi sensible ? » Et « pourquoi, quand on se décide à en parler, engendre-t-elle des débats aussi enflammés », comme celui-ci ? Comme tu le dis très bien en intro de ton article : « Je crois qu’on a du mal à regarder le célibat en face, avec le regard de Dieu. Son propre célibat, si on est concerné, ou celui des autres. Ça nous fait peur ». C’est tout à fait vrai.
Et à ce propos, tu ne m’as pas répondu à la question 😉 : « L’accompagnement (du célibataire en souffrance) n’aurait-il pas plutôt une autre finalité (que « de se marier »), avec une autre « priorité », dans ce cas présent ? » Laquelle ?
« …..mais (…) dans certaines circonstances et avec une compréhension éclairée par l’Esprit, l’on peut le voir comme « un état de vie comme un autre, qui comporte ses difficultés et ses joies ». Peut-on alors inférer de Genèse 2 « qu’il n’est pas bon que l’homme soit célibataire » ? La solitude étant une notion beaucoup plus large que simplement l’état matrimonial ».
Bien sûr. Si on veut le dire autrement, l’on peut reconnaître qu’il n’est pas naturel à l’homme d’être seul. Certains peuvent (ou pensent) avoir reçu « le don du célibat », mais j’en ai connu pas mal qui « flippaient » à l’idée d’avoir reçu un tel don. C’était donc bien la preuve qu’ils ne l’avaient pas reçu !
Sinon, puisque nous parlons de Gen.2, on y voit que l’homme, bien que très occupé (il est chargé d’administrer la création, tout de même !), souffre d’être seul – Dieu constate d’ailleurs que ce n’est pas bon pour lui – et ce n’est ni le travail (ou la mission), ni les animaux de compagnie (donnés d’abord par Dieu à l’homme – Au Japon, et bientôt aux USA, il y a même des robots ! cf « Seuls ensemble » de Sherry Turkle) qui peuvent (tromper) répondre à cette solitude.
Cette solitude est aussi celle du fantasme de l’autosuffisance, particulièrement mise en valeur aujourd’hui. On voit dans le récit de la Genèse comment Dieu a répondu à cette solitude et comment (et pourquoi) cette réponse a positivement satisfait l’homme.
Mais au-delà de ce qui serait un simple récit fondateur du mariage, il me semble que la Genèse (ch.1 et 2) fonde plutôt une anthropologie de la différenciation et de la complémentarité des sexes particulièrement originale, novatrice, et fondatrice.
Enfin, pour être encore plus « pratique », voici ce qui pourrait, selon moi, aider un célibataire en souffrance : 1) pour nous, ne plus le traiter en victime et pour lui, refuser ce piège de se voir en victime et renoncer à cette « étiquette ». C’est ce à quoi tu nous invites dans ton article, si je te suis bien. Par ailleurs, le parallèle que tu fais « avec notre attitude face à la maladie de nos proches » est intéressant : quel regard portons-nous sur nos proches malades ? Qui sont-ils pour nous ? Voyons-nous pour eux seulement « la guérison », à terme, comme si la guérison était une fin en soi ? Ou voyons-nous plus loin, pour eux, au-delà de la guérison ?
Ensuite, 2) nous souvenir que l’amour/l’amitié est relation ou il n’est pas. Sinon, c’est du fantasme, du virtuel, une construction purement mentale. Je ne suis pas « juste là » mais j’existe, parce que j’existe pour l’autre, et parce que j’ai rencontré quelqu’un d’autre, qui me dit que j’existe pour lui. Il y a nécessairement réciprocité.
Et l’amour commence par l’amitié. D’abord avec Dieu (« Pierre, m’aime-tu ? » ou « es-tu mon ami ? » demande Jésus en Jean 21v15-17), puis avec les autres. Je peux bien affirmer que « Dieu existe », mais si je n’ai pas de relation avec lui (l’écouter, puis lui parler), ou « si je n’ai pas l’amour », la fidélité, « cela ne sert à rien », dirait Paul.
En gros, pour répondre à la question « comment tu vis ton célibat » et avant même de penser que la seule solution puisse être le mariage, le point de départ ne serait-il pas….de commencer à exister vraiment, en vivant des relations authentiques et saines avec les autres, surtout avec ceux du sexe opposé ? Exister, c’est « être actuellement », ne pas être imaginé mais avoir une réalité.
Exister vient du latin « existere », composé de « ex » (dehors) et de « sistere », forme dérivée de « stare » (« être debout », « être stable »). Ça veut dire « être dehors », « sistere ex ». Ce qui est tiré à l’extérieur existe. Tant que cela reste à l’intérieur (de soi), cela n’existe pas.
En plus clair, je poserai la question : quelles relations (non fantasmées, non imaginaires, non idéalisées, non virtuelles, mais réelles, authentiques, profondes, stables) entretiens-tu avec Dieu, d’abord, puis avec les autres ? Avec l’autre (homme ou femme) ?
« Que le Dieu de toute grâce nous aide à voir comme lui voit » et puissions-nous nous encourager les uns les autres, outre à voir comment Lui nous aime, « à aimer comme lui aime ».
L’amour, l’amitié, est relationnel ou il n’est pas, comme la vie éternelle est relationnelle ou elle n’est pas. Et vivre un amour/une amitié vrai (e), c’est donner à voir le Dieu véritable, le Dieu trine, qui est relationnel.
Fraternellement,
Pep’s
Anna
juillet 30, 2017 @ 10:39 am
Bonjour,
J’aimerais avoir votre avis sur Matthieu 19:12, paroles prononcées par Jésus lui-même:
« Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne. »
Je tiens à préciser que si JE VIS mon célibat comme une malédiction, je sais que BIBLIQUEMENT ce n’est pas une malédiction. Je précise que c’est une malédiction pour moi car je n’ai pas de famille sur qui compter: pas de père, mère, frère, soeur, cousin, cousine, oncle, tante et j’en passe sur qui compter. Mes amis sont tous mariés, en famille et avec des enfants et j’en ai marre de me sentir partout comme la Cosette que l’on accueille par charité, et ce, depuis que je suis toute jeune
car plus on prend de l’âge, plus on se rend compte de cette solitude, les autres ayant leur famille (quadragénaire maintenant). C’est donc pour cela que le célibat est une malédiction pour moi. Autrement, l’avis de la société sur le sujet, je n’en ai jamais rien eu à cirer.
Vanessa
septembre 19, 2017 @ 6:14 pm
Je pense personnellement que Peps devrait se calmer avec le mot malédiction car quand on est né de nouveau on est pas maudit. La Parole de Dieu est claire là dessus. Le Seigneur sait ce qu’il fait quand certains d’entre nous sont célibataires longue durée ou non. Parfois on demande des choses au Seigneur mais lui seul sait si on va assumer ou pas. Bien souvent il nous protège moi j’ai vu des amies chrétiennes se marier après un long célibat et elles ont bien déchanté parce que l’identification à Christ dans son foyer et donner sa vie au quotidien pour l’autre c’est pas une blague. L’important je pense c’est de vivre dans La Volonté de Dieu et de s’y soumettre quel que soit sa condition car ça sert à rien d’être marié pour satisfaire ses propres désirs car la romance et les papillons dans le ventre tout le monde sait que ça dure pas. Jésus a un plan pour nous marié ou pas. Certains mariages chrétiens sont loin d’être idylliques comme si c’était une fin en soi d’être mariée, mais on ne parle pas de malédiction quand cela capote. Je suis malade alors que je connais le Seigneur ma vie est saine c’est une malédiction ? non je suis désolée. Il y a des épreuves qui sont là pour éprouver la foi ou des états qui perdurent parce que le Seigneur veut nous éprouver ou qu’on le recherche afin qu’il se glorifie en toutes choses. Y a des gens qui se sont marié à 65 ans car nous aussi les chrétiens on regarde trop dans les standards du monde genre a 30 ans t’as pas fonde de famille tu as rate ta vie. Même si c’était pas la même époque Sara était très vieille quand elle a eu Isaac donc rien est impossible. Le Seigneur a répondu a Paul alors qu’il avait une écharde dans son corps : ma grâce te suffit. Est-ce qu’il était maudit ?Non C’est tres reducteur et aussi stigmatisant pour les célibataires qui le sont déjà à longueur d’année. Les gens aveugles, sourds ou handicapés c’est une malediction ? Non! Le Seigneur est bon le célibat c’est pas pour nous accabler ou nous emmener à la dépression. Quel Dieu serait il alors ? Si on le sert de tout son coeur y a tellement de choses à faire pour lui, à donner, il répondra à nos besoins. faut au contraire en profiter et j’ai bientôt 40 ans je précise donc je sais ce que c’est. Faisons attention à des interprétations personnelles qui non seulement ne sont pas fondées mais qui en plus remettent en question la volonté de Dieu pour nos vies. Sara femme d’Abraham si elle avait considéré sa stérilité comme une malédiction elle aurait pas eu la foi pour avoir un enfant dans sa vieillesse. J’encourage tous les célibataires servez Jésus nous ne sommes nullement maudits Jésus aime tout le monde même le pêcheur donc c’est pas nous ses enfants sur lesquels il va mettre une malediction dans l’église y a de tout des célibataires, des mariées; des riches et des pauvres, l’essentiel c’est de finir la course pour vivre l’Eternite et croyez moi dans l’Eternite il n’y ni mari ni femme c’est la Parole de Dieu qui le dit. Donc pourquoi ce serait une malediction d’etre celibataire ? On est en réalité deja conditionnés !!
Isaline
septembre 19, 2017 @ 8:26 pm
Merci pour ton message plein de bon sens Vanessa, je partage ! L’idée qu’on est influencés par les valeurs du monde qui nous entoure en particulier… d’autant plus triste qu’on voit bien que ce monde est incapable de nous garantir le bonheur.
Prislaine
mars 2, 2017 @ 10:10 pm
Merci beaucoup pour tous les commentaires et spécialement pour ceux de Nicolas et d’Emmanuel. C’est bien d’avoir le point de vue des hommes sur de tels sujets.
Merci Sheila et Isaline d’avoir répondu à ma question. Je suis édifiée!
Courage Emmanuel, il n’est jamais trop tard. Si notre Seigneur Jésus te veux dans les liens du mariage, il le fera. N’est ce pas que même les stériles peuvent enfanter, Jésus est grand et tout puissant. Mais, n’oublie pas la priorité du mariage: servir le seigneur et non se servir comme l’a relevé Nicolas plus haut.
sipo
mars 18, 2017 @ 7:00 pm
Bonjour.
« L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. L’Éternel Dieu dit: Il n’est pas bon que l’homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui » (Gen.2:16-18).
Pour Dieu le célibat de l’homme n’était pas bon. Mais pour l’homme, il fut mortel de chercher à savoir ce qui est bien et ce qui est mal. Le Christ est-Il venu pour donner du bonheur à l’homme ou pour le sauver ?
Isaline
avril 6, 2017 @ 10:53 pm
Désolée de répondre si tard à ta question. Le Christ nous aime, il veut notre bonheur, et il est venu pour, par son sacrifice, rouvrir à l’homme l’accès à Dieu le Père et lui révéler son amour. Donc oui, bien sûr, il est venu pour le sauver ; mais la Bible explique bien que le monde dans lequel nous vivons reste marqué par le péché et ses conséquences, et nous sommes affectés par ces conséquences, même lorsque nous avons accepté par la foi le salut offert par Christ. C’est au moment du retour de Christ sur terre qu’il jugera définitivement le mal et qu’une « nouvelle terre », une nouvelle habitation pour les hommes sera créée dans laquelle il n’y aura plus de mal, plus de souffrance. C’est une espérance magnifique et vers laquelle toute la Bible tend. Cela ne nous empêche pas de connaître le bonheur sur terre, mais il ne sera pas parfait tant que nous vivrons dans un monde contaminé par le péché. Je ne sais pas si ça répond exactement à ta question mais j’espère que ça y contribue un peu.
Pepscafe
avril 9, 2017 @ 6:37 pm
Bonjour ! « Le Christ est-Il venu pour donner du bonheur à l’homme ou pour le sauver ? »
Question essentielle, en effet ! En complément de la réponse donnée par Isaline, je trouve que les deux premiers chapitres de la Genèse, qui nous en apprennent beaucoup sur Dieu Lui-même, nous donnent quelques éléments de réponse :
Nous voyons que l’homme, personnellement formé par Dieu, est placé en « Eden ». Eden, qui n’est pas le nom du jardin, mais son lieu d’emplacement, signifie “la joie/le plaisir” ou “terre heureuse”. C’est dans un tel endroit que Dieu place l’homme « qu’il avait formé ».
Ensuite, « L’ETERNEL Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. »
Question : Quel est l’arbre situé au milieu du jardin ? Vous répondez normalement….l’arbre de la vie. Non ? Réfléchissons alors à la première réponse, que nous donnons souvent « d’instinct » à cette question : en quoi est-elle révélatrice de ce qui est le centre de votre vie ?
De même, quel est le premier commandement donné à l’homme dans le jardin ? « Tu pourras manger, manger…. », mais « tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance…car au jour où tu en mangeras… »
C’est une invitation à d’abord goûter ce qui est bon ! « De tous les arbres », dont celui « de la vie ».
Mais ce qui intéresse aussi Dieu est la fidélité, l’obéissance de l’homme. Ce dernier est responsable de placer des limites morales et spirituelles à son environnement.
Réfléchissons encore à la façon dont nous répondons à ces questions : en quoi est-elle révélatrice de nos priorités ?
En bref, si l’on se réfère aux consignes initiales de Dieu, l’homme pouvait tout faire et jouir de tout…mais pas « sans entraves », puisqu’il n’y avait qu’une seule limite –ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal cf Gen.2v16-17. En clair, le premier commandement de Dieu –« tu mangeras, tu mangeras »-révèle de Dieu, nous aide à comprendre le commandement suivant-« tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car au jour où tu en mangeras, tu mourras, tu mourras… » et est révélateur de la parole d’un père ou d’un médecin, soucieux du bien de ses enfants.
Fraternellement,
Pep’s
sipo
avril 11, 2017 @ 10:11 pm
Merci pour votre réponse. Vous écrivez que « ce qui intéresse Dieu est la fidélité et l’obéissance de l’homme ». Seulement dans ce récit de la Genèse cela n’est pas mentionné. Il est parlé de tentation. L’homme ne désobéit pas – comment la désobéissance pourrait-elle être le péché quand l’homme n’a pas encore mangé le fruit ? – il est tenté par une force, appelée le serpent, donc extérieure à lui (la désobéissance est une force intérieure et il eu fallu que l’homme soit déjà pécheur c’est-à-dire avoir déjà mangé le fruit maudit avant de vouloir s’en saisir). L’interprétation du péché comme étant la désobéissance, n’est-elle pas une interprétation a posteriori d’ordre moral c’est-à-dire issue de la connaissance du bien et du mal ?
sipo
avril 11, 2017 @ 9:44 pm
Merci pour votre réponse. Mais comment les créatures déchues que nous sommes peuvent-elles parler d’un Bien que Dieu voudrait pour nous, quand notre péché consiste justement en la connaissance du Bien et du Mal ? En d’autres termes, quand nous disons que « Dieu veut notre Bien » ne parlons-nous pas de ce Bien dont la connaissance nous fut donnée par l’absorption du fruit de l’arbre maudit suite à la tentation du serpent ? La ruse du serpent ne consiste t-elle pas à remplacer le Christ par l’idée du Bien, ou mieux dit, le diable ne se fait-il pas passer pour le Mal pour que nous l’adorions sous les traits du Bien ?
Pepscafe
avril 12, 2017 @ 10:22 am
Bonjour !
Qu’est-ce que le péché ? Contrairement à ce que nous pensons souvent, le péché n’a rien à voir avec le fait d’avoir « un mauvais comportement » ou une « mauvaise moralité ». Comme nous l’apprend Genèse 3, le péché est une affaire de relations. En effet, pécher, étymologiquement(en hébreu comme en grec), veut dire « manquer le but ». Soit « être à côté de la plaque » et « passer à côté » du cadre de l’alliance de Dieu avec l’homme, en violant celle-ci. Sans ce cadre, la liberté devient une liberté de tous les désirs et le résultat est la dispersion. Le péché est donc « une cassure », une « trahison » (analogue à celle d’un des deux conjoints, dans un couple), qui s’enclenche par la désobéissance.
Ensuite, le péché est toujours, premièrement, un péché contre Dieu : ne disons pas, à l’instar du roi Saül », « j’ai péché » d’une façon vague, mais « j’ai péché contre toi seul », Seigneur (Psaume 51v1-4), et contre les hommes (Luc 15v18).
Ce qui signifie que nous ne péchons pas contre les commandements de Dieu ou contre la loi, mais contre Dieu, Celui qui nous fait don de cette loi. La loi est simplement là pour nous montrer où nous avons dévié. Chacun peut d’ailleurs se questionner, à la lecture des commandements de Dieu, dans le style : « montre-moi ce que je dois apprendre de moi, en lisant Exode 20 ou Deut.5 ! »
Dans le cadre qui nous intéresse, en Genèse 1-3, il y a bien eu désobéissance…à la parole initiale de Dieu, lequel avait commandé à l’homme et à la femme « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre »(Gen.1v28), et à l’homme, chargé de transmettre à sa femme : cultiver et garder le jardin (Gen.2v15) et Tu pourras manger de tous les arbres du jardin mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras(vv16-17).
Et le premier péché d’Adam, avant de manger le fruit défendu, c’est de n’avoir pas gardé.
Bref, l’enjeu est donc vital(choisir la vérité face au péché, choisir d’être vrai devant Dieu, soi et les autres) , puisque le péché est une question « de vie ou de mort », et non « de morale » (Deut.30v19) !
sipo
avril 12, 2017 @ 9:51 pm
Bonjour et merci pour votre réponse. Vous écrivez que la chute de l’homme est due à sa désobéissance. C’est-à-dire que si le fruit maudit eût été une poire ou une pomme, cela n’eût fait aucune différence. Vous écrivez aussi que la désobéissance fut le premier péché avant de manger le fruit. Cela signifie donc là aussi que le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal est sans rapport avec le péché. Quelle est alors la signification de la connaissance du bien et du mal dans ce récit de la Genèse ? Et si l’homme eut la volonté de désobéir avant de cueillir le fruit, la tentation d’un serpent fut-elle nécessaire ?
Pepscafe
avril 14, 2017 @ 9:12 am
Bonjour ! Je vous en prie, c’est avec joie.
Comme souligné précédemment, je constate que vous vous focalisez particulièrement sur l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Or, quel est l’arbre situé au milieu du jardin, si l’on regarde bien le texte biblique ? C’est l’arbre de la vie. Rappelons que le premier commandement donné par Dieu est : « mangez, mangez » (y compris et peut-être d’abord de cet arbre de la vie). La première réponse, que nous donnons souvent « d’instinct » à cette question(« tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance…. ») me paraît révélatrice de ce qui est actuellement le centre de notre vie.
Jésus a aussi dit qu’Il est venu « pour donner la vie et la vie en abondance »(Jean 10). Et la vie, c’est le connaître, Lui, le Dieu véritable, dit-il encore en Jean 17v3 (voir aussi 1 Jean 5v21).
Bien à vous, en vous souhaitant de vous approcher avec confiance de Celui qui est « la source des eaux vives » !
Pep’s
sipo
avril 14, 2017 @ 11:27 am
Bonjour Pep’s, je lis dans votre dernière réponse l’inopportunité, selon vous, de mes interrogations sur votre interprétation de ce récit de la Genèse, ou peut-être n’avez-vous tout simplement pas de réponse, ce que d’aucun ne saurait vous reprocher.
Cela dit, puissions-nous en effet rester éloignés avec méfiance de ce qui nous tente à nous faire une idée de ce que sont le bien et le mal, bien que nous pensions tous le savoir…
Respectueusement à vous.
Pepscafe
avril 21, 2017 @ 3:20 pm
Bonjour !
Je vous en prie !
Sinon, pour revenir au sujet, « l’absence de réponse » (ou jugée telle) peut signifier que la question est peut-être mal posée : en effet, notre positionnement face au péché ne devrait donc pas être « moral »[ou notre questionnement ne devrait pas tant être focalisé sur « le bien et le mal » ou sur « la connaissance » de ce qui serait « caché »], mais plutôt dans le même registre que celui de Jésus : celui-ci, à la lecture des Evangiles, n’est pas venu pour « faire la morale aux gens », ou pour accuser, condamner, faire tomber, enfoncer. Mais pour relever les personnes, les faire passer de la mort à la vie. Ainsi, par exemple, dans la scène avec la femme adultère, en Jean 8v11, Jésus donne pour consigne, après le refus de condamner, d’avancer, mais « pas de rechuter ». C’est une invitation à « tenir ferme », une fois libéré (cf Hébr.12v4 ; Eph.6v11).
Ce qui nous ramène une fois de plus à une personne : Jésus-Christ, lequel est « la vie », « le chemin », « la vérité » et « lumière du monde », qui révèle toute chose et en qui est la plénitude.
Tout aussi respectueusement à vous, en vous souhaitant le meilleur(dans un sens libérateur)pour l’issue de vos recherches.
Pep’s
sipo
mai 12, 2017 @ 11:27 pm
Bonjour Pep’s. Le moralisme ne se réduit pas à la condamnation de ce qui est mal (relation adultérine pour reprendre votre exemple), mais il se définit plus encore dans l’encouragement à faire ce qui est bien. Car il prend naissance aussi bien par la connaissance du mal …que par celle du bien. Dans votre exemple, le Christ montre surtout que Sa justice est Sa miséricorde pour que l’être humain qu’Il vient de connaître puisse se libérer de sa tendance naturelle à juger …ce que ce sont, aussi bien, le bien que le mal.