Comment répondre à l’insatisfaction ?
Est-ce mal de vouloir un peu de ce qu’ont les autres ? D’être insatisfaite ? Il y a l’insatisfaction pour de bonnes choses et puis celles pour de mauvaises choses… Comment pouvons-nous répondre à l’insatisfaction ?
Le nombre de fois où je me suis dit que cela devait être beaucoup plus facile pour telle personne car elle avait ceci ou cela. Pour finalement découvrir que tout n’était pas aussi simple dans sa vie. Je me suis souvent alors sentie profondément ridicule. Ridicule devant Dieu surtout car personne ne sait ce que vous avez dans votre tête (sauf mon mari avec qui on se raconte nos idées lumineuses comme nos pensées stupides mais repentantes…) mais Dieu sait à quel point nos pensées peuvent être vaines et puériles bien des fois.
Alors doit-on toujours se dire que les autres ont une vie pire que la nôtre pour se sentir bien et ne pas être jalouse, ne pas convoiter une situation ? Non ce n’est surement pas la solution, cela voudrait dire qu’on se console en se disant que c’est pire ailleurs !
La bonne insatisfaction
Est ce mal de vouloir un peu de ce qu’ont les autres ? D’être insatisfaite ? Il y a l’insatisfaction pour de bonnes choses : vous pensez que vos notes au bac auraient pu être meilleures. Q’un dossier au boulot aurait pu être mieux géré. Vous pouvez être insatisfaite de vos progrès en gestion du temps et vouloir arriver plus à l’heure à vos rdv… Vous pouvez être insatisfaite de la façon dont les sans abris sont pris en charge, et vouloir faire quelque chose. Bref heureusement qu’il y a des choses dont nous ne nous satisfaisons pas pour pouvoir les améliorer.
La mauvaise…
Et puis il y a l’insatisfaction qui n’est pas une bonne chose : celle qui naît parce que nous avons vu ce qu’ont nos voisins ou la situation de notre collègue de travail. Nous regardons nos mains puis nous regardons les siennes. Et nous aimerions que nos mains soient remplies comme les siennes. « Je ne vaut pas moins qu’elle, je mérite autant (voire plus ) qu’elle d’avoir ces choses ! ».
On pourrait croire que ce sont des pensées inoffensives, de toute façon nous n’irons pas voler la maison de notre voisin, ni piquer la vie de notre collègue ! Mais nous ne devrions pas laisser ces désirs grandir, laisser la jalousie grandir. Les 10 commandements parlent de ne pas porter envie sur la maison de son voisin. « Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. » Exode 20 .17. Il faut rejeter le péché et dire stop à ce genre de pensées, ne pas les laisser grandir sous prétexte que ce ne sont que des pensées. Car les pensées produisent du fruit, peut- être pas le vol, mais la convoitise, nourrit notre insatisfaction, un mal être, de l’amertume, l’apitoiement sur soi. Nous ne sommes pas concentrées sur ce que Dieu nous a donné ni sur ce qu’il veut nous donner mais sur ce que nous croyons mériter. C’est comme si nous disons à Dieu qu’il se trompe, que nous ne lui faisons plus confiance, nous disons à Dieu qu’il ne sait pas ce qu’il fait. C’est dire « moi j’aurai du avoir cette chose. »
Eve et la perfection
Le diable nous fait croire que c’est mieux ailleurs, que l’on sera plus heureux avec cette chose ou si on était plus comme telle personne. C’est toujours le même piège que pour Eve : « tu as tout, Eve, une relation parfaite avec ton mari, avec le créateur de l’univers, tu vis dans un endroit parfait, mais tu serais vraiment plus heureuse si tu mangeais du seul fruit que tu ne peux pas manger !!!! » Cela nous parait tellement aberrant dit comme cela… Imaginez tout était parfait et le diable a glissé ce mensonge : « ta situation pourrait être meilleure, Dieu te cache le mieux en te refusant ce fruit. »
Nous sommes très très loin de ce cadre parfait où Adam et Eve vivaient. C’est encore plus facile pour le diable de susurrer à nos oreilles que tout pourrait être plus parfait, plus grisant, plus excitant, plus facile, si telle ou telle chose était plutôt comme ceci ou comme cela. Le péché et ses conséquences ont tellement enlaidi les choses que ce n’est pas très difficile de trouver à redire dans plein de circonstances de notre vie. Il n’y a rien d’aussi parfait dans nos vies comparé à ce que Eve vivait…
J’ai été interpellé par une phrase de quelqu’un : il disait que ce que nous souhaitons c’est d’avoir un bon boulot, une belle maison, une belle famille, et une vie tranquille : déposer nos enfants à l’école puis partir travailler. Nous voulons que Dieu bénisse cette vie, qu’il fasse en sorte que tout se passe bien, qu’il bénisse nos projets et accomplisse nos rêves. En fait nous ne voulons rien de plus que ce que les non-chrétiens veulent. Enfin si, nous voulons que Dieu veille sur la bonne réalisation de nos souhaits… Mais la vie n’est pas aussi lisse qu’on le souhaiterait. Et Dieu ne suit pas nos plans mais les siens.
Au lieu de se plaindre d’une situation, nous pourrions demander : que veux tu faire Seigneur ? Qu’attends tu de moi ? Comment voudrais tu que j’agisse ? Comment puis- je te voir à l’oeuvre dans cette situation ?
Au lieu de convoiter, de désirer, nous pouvons apprendre à aimer le plan de Dieu pour nos vies. Nous pouvons chercher son royaume avant toute chose, nous pouvons lui demander quelles sont les oeuvres qu’il a préparées d’avance pour nous. Nous pouvons être occupées à faire ces oeuvres, cela nous laissera beaucoup moins de temps pour désirer tout ce que Dieu ne veut pas nous donner.
Le contentement c’est trouver notre satisfaction en Dieu, que les circonstances soient bonnes ou pas, dans le manque ou l’abondance, c’est en Dieu que nous devons être satisfaites.
Je ne dis pas que les situations ne peuvent pas évoluer, mais voilà ce que je me dis : Seigneur que la situation change ou pas, je veux apprendre à être satisfaite en toi. Je veux la joie et la paix, celles que seul toi peut donner. Je ne veux pas que ma solution soit de convoiter, de désirer ce qu’a mon prochain. Je veux aimer la vie que tu as en réserve pour moi. Comme le disait Elisabeth Eliot, « la solution c’est Christ en moi, et non moi dans des circonstances différentes. »
Et vous ? Luttez-vous contre l’insatisfaction ? Vivez-vous le contentement que Dieu désire pour nous ?
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Sandy
septembre 26, 2018 @ 8:13 am
Merci beaucoup je suis justement dans une période dans laquelle je ressens beaucoup d’insatisfaction. Ce partage m’encourage et me donne la direction pour en sortir.
Ludivine
septembre 26, 2018 @ 11:21 am
Bonjour Sandy,
Que le Seigneur te fortifie pendant cette période, je te souhaite de trouver la vraie paix et la joie que seul Dieu peut nous donner. Le contentement est possible car tu peux tout par celui qui te fortifie Sandy, comme l’a dit Paul en parlant du contentement. (Philippiens 4.12-13)
Annie
septembre 26, 2018 @ 11:38 am
Bonjour Ludivine
Tu abordes un sujet essentiel, une réflexion salutaire. Les années s’envolent et nous nous rapprochons inexorablement de notre départ de cette terre. Tu parles de la comparaison, cette maladie qui empoisonne l’âme. Je crois qu’il faut du temps, pas mal de souffrance et de crises pour réaliser que la comparaison est la source de notre malheur. Il ne s’agit pas d’être béat ni passif mais de se relever, de se tenir debout devant Dieu plutôt que courbé devant les hommes, la société, les standards religieux ou mondains. Pour nous chrétiens, le piège est surtout dans la poursuite vaine de la « perfection » qui tue nos tentatives d’action. J’ai beaucoup à dire là dessus en lien avec mon expérience et je continue à apprendre. Un jour, je me suis réveillée avec la certitude que Dieu avait un regard bienveillant sur ma vie et que je pouvais me satisfaire de ce qu’Il était pour moi, et me satisfaire à l’instant présent de ce qu’il e donnait. J’ai toujours envie de plus aussi. Plus de paix, plus d’amour et de communion. C’est une réalité. Mais, je veux apprendre à puiser à la bonne source afin de grandir harmonieusement. C’est le travail de son Esprit en moi, de sa Grâce. Bonne continuation, Ludivine et sois bénie.
Ludivine
septembre 28, 2018 @ 2:43 pm
Bonjour Annie,
Merci pour ce que tu apportes à la réflexion. Se satisfaire de ce que Dieu nous donne à l’instant présent, transforme radicalement notre état d’esprit, oui tu as raison c’est important et heureusement que Dieu nous aide, il travaille en nous par son Esprit.
Sois bénie également Annie 🙂
Elikia
septembre 26, 2018 @ 11:34 pm
Merci pour cet article édifiant Ludivine, qui remet bien les choses en perspective. Il fait écho au message que nous avons reçu dimanche dans notre assemblée : « Désirer le Royaume. »
Ludivine
septembre 28, 2018 @ 2:48 pm
Ah j’aimerais bien l’écouter !
Sylvie Krossin
septembre 28, 2018 @ 9:35 pm
Merci pour ton article, ça m’a beaucoup aidé. Je suis assez insatisfaite de ma vie ces derniers temps. Et j’ai tendance à me dire que les autres on mieux alors qu’ils ne l’ont pas mérité.
Lire ton article m’a fait reévaluer mon point de vue
Merci