Ce qu’il ne faut pas dire à quelqu’un pendant une épreuve !
Quand on connaît quelqu’un qui passe par des moments difficiles on aimerait l’aider par nos actions et nos paroles. Toutefois même avec les meilleurs sentiments on peut dire des choses de façon maladroite… Edward Welch, à travers son livre Côte à côte nous donne quelques pistes sur ce qu’il ne faut pas dire !
« L’appel à dire quelque chose ne signifie pas que tout ce que nous disons sera forcément bon et utile. Il est important de savoir ce qu’il ne faut pas dire. Parfois, nous pourrions être tentés de réagir à la souffrance d’une personne par des platitudes irréfléchies. Voici trois exemples de paroles offensantes.
1) Ne dites pas : « Ça pourrait être pire. »
Croyez-le ou non, c’est seulement la première moitié d’un horrible commentaire, du genre : « Ça pourrait être pire, imagine que tu te sois cassé les deux jambes ! »
Nous avons des façons bizarres de nous encourager les uns les autres.
En effet, tout pourrait être pire, et en ce sens, le commentaire est exact. Mais alors que nous souffrons, un consolateur ajoute encore à cette souffrance en déclarant que ça pourrait être pire.
Un tel commentaire est totalement inconsidéré. Dieu lui-même ne dirait ou n’approuverait jamais une telle chose. Dieu ne compare jamais nos souffrances présentes à celle d’un autre ou au pire des scénarios. Jamais. Même lorsque l’ami en question affirme une telle chose au sujet de sa propre souffrance, cela ne nous donne pas le droit de nous joindre à lui. En revanche, cela pourrait bien être l’occasion de l’avertir.
« Certes, ta souffrance ne semble pas aussi grave que celle de ______, mais Dieu ne compare pas tes souffrances à celles des autres. »
De telles comparaisons pourraient nous empêcher de nous exprimer à coeur ouvert devant le Seigneur concernant cette souffrance. Nous pourrions être tentés de la considérer comme une simple jérémiade, ce qu’elle n’est certainement pas.
Par conséquent, même si les choses pourraient effectivement être pires, il n’est jamais approprié de dire une telle chose ou de laisser les autres l’affirmer à propos de leur situation. Dieu ne se montre jamais indifférent devant nos difficultés et nous ne devrions pas l’être non plus.
2) Gardez-vous de dire : « Qu’est-ce que Dieu veut nous enseigner par tout cela ? » ou « Dieu fait concourir toutes choses à votre bien. »
Ces clichés sont bibliques dans le sens où Dieu nous enseigne, en effet, dans notre souffrance et qu’il fait concourir toutes choses à notre bien (Ro 8.28). C. S. Lewis a raison de dire que la souffrance est le mégaphone dont Dieu se sert pour réveiller un monde sourd. Mais des commentaires de ce genre ont blessé beaucoup de gens. Engageons-nous donc à ne jamais y recourir. Considérons quelques-uns des problèmes que pourrait occasionner ce mauvais usage de certains passages de la Bible :
- De telles réactions s’éloignent de la compassion véritable. Aurez-vous de la compassion pour quelqu’un qui est en train d' »apprendre une leçon » ? Probablement pas.
- Ces réponses tendent à être condescendantes : « Je me demande quand tu vas enfin comprendre. »
- Ces réponses indiquent que la souffrance est une énigme qu’il est possible de résoudre. Dieu a quelque chose de précis à l’esprit : à nous de deviner de quoi il s’agit. Bienvenue dans un jeu cosmique à vingt questions… à défaut de trouver la réponse exacte assez rapidement, la souffrance risque fort de s’intensifier.
- De telles réactions donnent à penser que nous avons agi de manière à déclencher cette souffrance.
- De telles réactions atténuent l’invitation que Dieu adresse à toute personne qui souffre : « Fais-moi confiance. »
Dans nos efforts visant à aider notre prochain, le risque consiste à surinterpréter la souffrance. Nous cherchons alors des indices pour déchiffrer les voies de Dieu, comme si la souffrance était une chasse au trésor. Arrivez à la fin avec les réponses justes et Dieu supprimera la douleur. En attendant, la quête de réponses est erronée depuis le début et se terminera mal. La souffrance n’est pas une question intellectuelle qui exige une réponse. C’est un sujet très personnel : puis-je faire confiance à Dieu ? Est-ce qu’il entend ? La souffrance est une question relationnelle. C’est le moment de nous adresser honnêtement à l’Eternel et de nous rappeler que c’est à travers Jésus-Christ, le serviteur souffrant, qu’il donne une pleine révélation de lui-même. C’est seulement quand nous regardons à Christ que nous pouvons savoir que l’amour de Dieu et nous souffrances peuvent coexister.
3) Ne dîtes pas : « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi, n’importe quand. »
Ce commentaire semble légèrement meilleur que les deux précédents, car il ne s’agit pas tout à fait d’une platitude. Cependant, cette formule aimable et répandue révèle que nous ne connaissons pas vraiment l’autre. Les gens qui souffrent ne savent généralement pas ce qu’ils veulent ou ce dont ils ont besoin. Par conséquent, ils ne nous appelleront pas. Ce commentaire revient donc à affirmer : « J’ai dit quelque chose de gentil, maintenant, à plus tard. » Il ne démontre aucune attention réelle compte tenu des besoins et des circonstances de la personne qui souffre. Elle n’est d’ailleurs pas sans le savoir.
Au lieu d’émettre ce genre de commentaires; nous pourrions lui demander : « Que puis-je faire pour aider ? » Ou (mieux), nous pourrions envisager ce qui doit être fait et le faire, tout simplement.
Les amis sages vont acheter de la nourriture pour les chiens, font la vaisselle, apportent un repas, tondent la pelouse, gardent les enfants, font le ménage, offrent du transport pour assister à la réunion du petit groupe, glissent sous la porte une note d’encouragement et encore une autre, aident à régler les factures médicales et ainsi de suite.
De tels actes d’amour et de service rendent la vie plus facile à la personne qui souffre. En fait, un repas n’est pas juste un repas. Un coup de main pour le ménage n’est pas juste un gain de temps. Ces gestes communiquent à la personne qui souffre : « Je me souviens de toi »; « je pense souvent à toi »; « on ne t’oublie pas » ; « tu es sur mon coeur » ; « je t’aime ». Le temps consacré à l’élaboration de stratégies créatives est la puissance derrière ces actes. De toute évidence, c’est l’amour incomparable qui reproduit la planification stratégique de la mission rédemptrice du Dieu trinitaire. Il a planifié et a agi avant même que nous connaissions nos réels besoins.
Malgré l’idée claire que nous nous faisons de ce qui nous a aidés dans notre propre souffrance, nous avons du mal à agir de même quand nous cherchons à aimer les autres. Voilà qui explique notre maladresse et nos tentatives parfois blessantes. Nous ne parlons pas toujours aux autres de la façon dont nous aimerions que l’on s’adresse à nous. »
Extrait de Côte à côte d’Edward T. Welch
Et vous ? On vous dit toujours de bonnes choses pour vous encourager ? Avez-vous déjà fait des erreurs en voulant aider ? Des conseils à partager ?
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Une maman
juin 29, 2019 @ 11:19 am
Bonjour !
J’ai beaucoup aimé ce partage, sortant moi-même d’un tsunami. J’ai entendu toutes ces choses, et je rajouterai celle-ci : « Courage, ça va aller. Dieu t’aime. Oh mais tu es bien courageuse. » Autant de paroles vides de sens quand on souffre terriblement. Pire, elles démontrent l’insensibilité et le manque de compréhension de la souffrance vécue. J’ai souvent dit qu’il est plus sage de ne rien dire que de chercher à tout prix quelque chose à dire. Car souvent, il n’y a rien à dire, si ce n’est de prier et de soutenir concrètement la personne en la servant (comme cité, car ça c’est une puissante démonstration d’amour) et en l’entourant de son affection. Apprenons à oser dire qu’on n’a rien à dire, et à être présents, dans une présence bienveillante. A aimer en actes.
Ludivine
juillet 30, 2019 @ 4:28 pm
Bonjour « Une maman »,
C’est vrai que le silence met mal à l’aise et on cherche toujours à combler le vide par des paroles. Mais parfois c’est plus pour soulager notre inconfort et notre culpabilité en face de la personne qui souffre que pour l’aider vraiment… Mais comme tu l’as très bien dit, être présent est plus efficace que des paroles, surtout quand on n’a rien à dire…
Quant à « ça va aller » j’ai souvent envie de répondre « Ah bon qu’est-ce que tu en sais ??? »
Merci pour ton partage « une maman » !
Allegretto
juin 29, 2019 @ 8:21 pm
Les « Ca pourrait être pires sont terriblement blessants ». Je suis passée par une période de deuil récemment et ce ne sont pas tant les autres que moi qui me le suis imposée. Ca empêche de ressentir la douleur, ça m’a servi à la mettre à l’écart. C’est en fait extrêmement néfaste. Par contre j’ai entendu : « Ca fait déjà deux ans » (ça devrait donc être passé…) et ça aussi c’est vraiment blessant, on ne comprend plus pourquoi on souffre.
Ludivine
juillet 30, 2019 @ 4:32 pm
Bonjour Allegretto,
J’avais tendance moi aussi à me les appliquer à moi même les « ça pourrait être pire » mais comme le dit l’auteur, ça empêche de pleinement se confier en Dieu puisqu’on estime que ce ne sont que des choses « pas si graves » puisqu’il y a pire…
Oh la la, le « ça fait déjà deux ans », je le trouve vraiment dur… Chacun guérit à son rythme et je pense qu’on devrait plutôt aider l’autre au lieu de lui dire « passe à autre chose… »
Une lectrice
juillet 17, 2019 @ 12:20 pm
Merci Ludivine pour ce beau partage. J’ai récemment été confronté à des proches en souffrance, et j’ai moi aussi eu recours à ces formules toutes faites. Je sentais bien que ça sonnait faux…Cette mise en perspective autour de la confiance et du service résonne très juste et je m’en souviendrai pour m’améliorer.
Ludivine
août 11, 2019 @ 3:43 pm
Bonjour « Une lectrice » 🙂
Je crois qu’on a tous déjà eu recours à une ou l’autre de ces formules malheureusement… Le livre dont est tiré cet article m’a vraiment aidé à réfléchir sur comment aider et surtout à m’améliorer !
Bonne continuation !
sidoine
juillet 25, 2019 @ 12:27 pm
biens aimés à qui je me suis adressé en ces termes, puissiez-vous trouvez assez de force pour me pardonner.
J’ai à plusieurs reprises utilisés ces expressions pensant réconforter les frères ou les sœurs qui sont en difficultés mais aujourd’hui je me rend compte que je les ai offensés bien plus qu’il ne souffraient déjà. je rend grâce au Seigneur de ce que je reçoive ce message aujourd’hui, je ne peux certes pas enlever mes paroles, mais je sais au moins que par la force de l’Esprit Saint je ferrait des efforts pour ne plus offenser mon prochain par ces expressions.
Ludivine
août 11, 2019 @ 4:25 pm
Bonjour Sidoine,
Oui nous avons tous déjà fait cet erreur mais Dieu par son Esprit nous aide à nous améliorer ! On peut aussi concrètement aider ces personnes différemment maintenant, nous pouvons revenir vers elle avec une approche différente et leur témoigner de nouveau notre amour.
Sois bénie Sidoine 🙂
Armelle
juillet 26, 2019 @ 10:08 am
Chère Ludivine, merci beaucoup d’avoir intégré ces extraits dans ton blog, car c’est tellement pertinent. Pour le premier, cela m’aidera à savoir quoi dire quand la personne me dit « ça pourrait être pire » en parlant d’elle-même. C’est vrai que deux souffrances ne se comparent pas, et nous n’avons pas tous la même sensibilité à la souffrance non plus, comme physiquement d’ailleurs. Pour le deuxième (« toutes choses coopèrent »), j’ai réalisé que récemment j’avais jugé une personne dans ce qui lui arrivait, parce que j’avais l’impression que c’était une conséquence de mauvais choix. C’est vrai que ça peut être condescendant, je le réalise. Je pense que les leçons qu’on en tire viennent bien après la souffrance, pas au milieu de la tourmente. Enfin, je trouve ça tellement vrai que si on propose à quelqu’un de nous appeler, il ne le fera pas. Nous avons juste parfois tellement peur de la souffrance des autres, de ne pas savoir gérer, que nous nous mettons à l’abri. Alors qu’effectivement c’est dans l’action qu’on peut soulager les autres et aussi nous sentir mieux nous-mêmes, plutôt qu’imaginer plein de scenarii dans la tête. Pour avoir souffert d’une dépression moi-même, je me souviens encore de toutes les choses concrètes que les gens ont faites pour moi. Cela valait tous les discours! Merci encore Ludivine.
Ludivine
août 11, 2019 @ 4:30 pm
Bonjour Armelle,
Merci pour ton retour et le partage de ton vécu !
Tu as raison parfois on a peur de la souffrance des autres… En tout cas moi, je l’ai déjà vécu comme cela, un sentiment d’impuissance, on préfère se cacher… Alors qu’il faut agir plutôt que de parler bien souvent !
Nelly
mars 9, 2022 @ 10:02 am
Merci pour ce partage, je le partagerai à mon tour sur mes pages. c’est tres important de savoir ces choses. Souvent à vouloir bien faire, on risque de tout gacher.
Hier j’etais teriblement mal car on nous avit annoncé le deces d’un collegue, ce que notre Seigneur m’avait revélé disant si n’est rienf ait, il mourra 2 semaines en arriere or moi javais negligé et ca s’est avéré alors j’etais pleine de remords au point d’eclater en sanglot devant pres de 100 enloyés avant de m’enfermer dans les toilettes et pleurer dans l’utobus jusquau quartier.
Jai donc fais signe à un frere en chirst avec qui n’a pas hesité à proposer me trouver pour qu’on se balade hisoitre d’oublier un peu.
Il arrive, je peine à m’exprimer car je sis un peu habitué a entendre que j’exagere avec les emotions, trop sensible, que j’tais pas intelligente emotionnellement donc faible. Avec beaucoup d’hesitation, je fini par expliquer ce qui s’est passé et il me sort, quest ce que tu croyais que tes prieres auraient changer, ce qui devait arrivé est arrivé; arrete de charger tout ca. J’avoue que j’etais rempli de colere et regrets en entendants ces mots, c’etait preque devenu une vive discussion puis je me suis tu toute la soiréé car je m’etais rappelé que Dieu me comprends mieux et que les gens parleront toujours selon ce qu’ils sont or on est tous differents alors on verra pas forcement les choses de la ameme maniere. toute la soiré, jai été silencieusement mal triplement:
1-mal d’avoir ignorer la revelation et le porter en priere car Dieu ne revele pas juste pour reveler, il avait peut etre besoin dun soutien en priere, on a tous besoin d’etre soutenu en priere et moi javais pas obéi ou plutot javais remis a demain encore et encore,
2- mal d’avoir ete encore une fois incomprise quant à combien ca peut faire mal de pas faire ce que dieu nous demande jusqu’a ce que le pire arrive et surtout mal car entendant un chretien minimiser la puissance de la priere,
3-Mal d’etre une eponge emotionnelle, si sensible; d’etre celle qui toujours ressens des choses qui finissent par arriver.